4 questions à Zakaria Dosso, Directeur général de l’AEICORP : « La Banque africaine de l’Energie viendra pour financer les investissements et augmenter la production de pétrole brut en Afrique ».

A Abidjan, le Salon international des Ressources extractives et de l’Energie (SIREXE) bat son plein. Une grande première qui réunit autorités étatiques, professionnels nationaux et internationaux du secteur et grand public. Présent à ce rendez-vous, M Zakaria Dosso, Directeur général de l’AEICORP, institut financière de l’APPO (Organisation des producteurs de pétrole africains) qui met sur pied la Banque africaine de l’énergie (BAE)  a répondu nos questions. C’était à la suite de son intervention à un panel qui abordait le financement des industries en vue de leur transformation durable.

Parler nous de manière succincte de ce projet de Banque africaine de l’énergie qui est porté par l’APPO.

Face aux difficultés de financement du secteur surtout avec le retrait des financiers occidentaux, les pays producteurs de pétrole africains ont décidé de mettre en place une banque pour soutenir le secteur pétrolier qui est assez stratégique pour bon nombre pays producteurs de pétrole. Cette banque rassemble toute la chaine de valeurs. Cette stratégie est une stratégie d’autonomisation du secteur africain pour ce qui est des hydrocarbures et de l’énergie en générale.

Quelle est la motivation derrière cette ambition et à combien est estimée le capital de la BAE ?

La plus grande partie des financiers de cette banque sont des africains. Il s’agit d’avoir une maitrise du secteur des hydrocarbures. Le capital de cette banque sera de 5 milliards de dollars USD. Trois milliards seront financés par les pays de l’APPO et Afreximbank qui est le partenaire stratégique sur le projet. Les Deux milliards viendront des autres actionnaires comme les banques régionales et autres.

Plus de 75 % du brut africain est exporté hors du continent avez constaté lors de votre intervention. Comment la BAE compte changer cela ?

En Afrique malheureusement, notre production est exportée sans valeur ajouté ce qui montre qu’on a un problème de raffinerie. Avec les raffineries, on crée de la valeur ajoutée, de l’emploi et un plus pour le PIB du pays. Cette banque va venir aider les pays à se doter de raffinerie à l’image de celle de Dangote qui est vraiment importante pour le Nigeria. Elle viendra également accroitre la production de brut en Afrique. Cette banque viendra aussi accroitre la production de brut en Afrique. Depuis 2008, cette production est en baisse alors que les ressources sont là. La seule explication, c’est qu’il y a un manque d’investissements. Et la Banque africaine de l’énergie viendra pour financer les investissements et augmenter la production de brut en Afrique.

Il a été souligné le besoin de financement des PME. La BAE prévoit-elle des solutions pour elles ?

C’est une banque de développement au niveau continental. Elle ne pourra donc pas directement traiter avec les PME. Mais la stratégie mise en place, c’est d’avoir des banques locales éligibles qui auront des lignes de crédits qui pourront allouer des fonds aux PME. Nous avons déjà eu des fonds de la part de pays comme le Nigeria, l’Angola, du Ghana et d’autres sont en train de travailler pour mettre à disposition les fonds.