Mauritanie: l’internet mobile rétabli 

Le rétablissement de l’accès aux données mobiles est effectif en Mauritanie « huit jours avant l’investiture de Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, réélu pour un second mandat ». La coupure d’Internet faisait suite aux violences post-électorales «pour des raisons sécuritaires »

L’accès à Internet via les données mobiles en Mauritanie a été rétabli mercredi matin après une interruption de 22 jours, survenue à la suite des manifestations ayant suivi l’annonce de la réélection de Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani à la présidence, selon l’AFP.

Le 1er juillet, les manifestations avaient officiellement causé la mort de trois personnes à Kaédi (au sud), mais les familles et les médias locaux avaient rapporté un bilan de quatre victimes. Des actes de pillage et de nombreuses arrestations avaient également été signalés quelques heures après l’annonce des résultats provisoires, qui avaient attribué une large victoire à M. Ghazouani dès le premier tour de l’élection présidentielle du 29 juin.

Les autorités n’avaient pas immédiatement commenté la coupure d’Internet, mais le porte-parole du gouvernement avait ensuite précisé que celle-ci était « nécessaire » pour des « raisons sécuritaires ».

Les restrictions d’accès à Internet sont devenues une pratique courante à travers le monde lorsque les gouvernements sont confrontés à des manifestations.

Le rétablissement de l’accès aux données mobiles intervient huit jours avant l’investiture de Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, réélu pour un second mandat avec 56,12 % des voix. La cérémonie d’investiture se déroulera le 1er août en présence d’une quarantaine de délégations, dont des chefs d’État, selon une source à la présidence contactée par l’AFP.

Parmi les six concurrents de M. Ghazouani, seul le militant antiesclavagiste Biram Dah Abeid, arrivé en deuxième position avec 22,10 % des voix, continue de contester les résultats du scrutin, les qualifiant de « frauduleux » et appelant au dialogue pour résoudre la « crise postélectorale créée par le régime ».

Les jours suivant le scrutin de 2019, également remporté par M. Ghazouani dès le premier tour, avaient été marqués par des heurts, l’interpellation d’opposants et de ressortissants étrangers accusés d’avoir participé aux manifestations, ainsi qu’une coupure d’Internet durant une dizaine de jours.

APA avec AFP