La plupart des Constitutions africaines avaient pourtant tout prévu pour une alternance politique crédible, une dévolution du pouvoir sans heurt. Mais c’est sans compter avec la ruse doublée de mauvaise foi de certains dirigeants politiques africains, qui ont plus d’un tour dans leur sac.
La vérité est que très peu sont sûrs d’une sortie de scène honorable, tant leur passif est lourd. Ils sont conscients qu’ils doivent répondre tôt ou tard, des actes posés durant leur gouvernance.
Pour protéger leurs arrières, ils préparent un de leurs obligés, mieux, une de leur progéniture, pour leur succéder. Voici l’illusion qu’ils entretiennent jour et nuit pour perpétuer leur règne. Tant que ces dirigeants réfléchiront ainsi, la démocratie en cours en Afrique finira toujours par déraper.
Certains leaders africains qui ont pourtant été des héros de la lutte de libération de leurs pays respectifs, sont devenus les plus grands dictateurs et diviseurs de leur peuple après les indépendances. Pour la simple raison que le pouvoir a fini par les droguer.
Nombre de dirigeants africains refusent de quitter le pouvoir, alors qu’ils n’ont plus rien à proposer à leurs électeurs. Il faut donc les aider à passer la main, en leur proposant entre autres solutions, le statut d’anciens grands serviteurs de l’Etat, avec les nombreux avantages y afférents, ou encore l’impossibilité de les poursuivre en justice pour les actes accomplis dans l’exercice de leurs fonctions, sauf en cas de haute trahison.
Cela les rassurerait sûrement, non seulement eux-mêmes, mais aussi leurs familles. Ils ne risqueront rien en redevenant des citoyens ordinaires. Ainsi donc, leur sortie de la scène politique ne sera plus un cauchemar, mais plutôt une fierté d’avoir servi le pays à la plus haute fonction.
En tout état de cause, le processus démocratique en Afrique est loin, d’être un long fleuve tranquille. C’est pourquoi, les dirigeants du continent, ne doivent pas rendre cette tâche encore plus difficile. Ils doivent comprendre qu’être chef d’Etat, est une mission régalienne qui doit non seulement prendre fin, mais qui doit aussi s’exercer selon les règles établies. Dès lors qu’ils l’auront compris, le renouvellement de la classe politique deviendra une nécessité absolue pour nos jeunes États.
A un moment donné, il faut que l’on célèbre les anciens présidents pour services rendus. Il s’agit bien entendu de ceux, qui après leur mandats constitutionnels, se sont retirés, sans fracas. C’est pour encourager cette alternance pacifique du pouvoir, que le milliardaire soudano-britannique Mohammed Ibrahim, a crée en 2007 le prix Mo-Ibrahim pour un leadership d’excellence en Afrique. D’une valeur de 5 millions de dollars US soit (2 milliards 500 millions de FCFA), cette récompense est versée sur dix ans aux gouvernants africains qui auront été exemplaires durant leur mandat à la tête de leurs pays. Ils bénéficieront en outre d’une allocation annuelle à vie d’un montant de 200.000 dollars (100 millions de FCFA).
Les deux derniers dirigeants africains à en avoir bénéficié sont en 2017, la Libérienne Ellen Jonson Sirleaf, la toute première femme cheffe d’Etat en Afrique (2006-2017) et le Nigérien Mahamadou Issoufou pour l’édition 2020.
Malgré cet encouragement aux dirigeants qui auront été de bons élèves en matière de gouvernance, ils sont encore nombreux à faire des palais présidentiels des propriétés privées. Or, en aménageant au palais présidentiel, ils doivent se mettre en tête, qu’ils ne sont que de simples locataires appelés à déménager à la fin de leurs fonctions.
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