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Tout savoir sur la somniloquie, ou le fait de parler en dormant

Vous parlez la nuit, ce qui fait de vous un somniloque. S’agit-il de manifestations banales ou inquiétantes ? Comment faut-il réagir ? Existe-t-il des solutions ? On fait le point avec le Dr Jérôme Pinot, pneumologue et médecin du sommeil à Paris, co-fondateur de Somnology, l’Institut des Troubles du Sommeil.

Les somniloquies touchent principalement les enfants. Elles n’ont pas normalement de conséquence sur la qualité de son sommeil ou sur son développement. Le fait de parler la nuit ne perdure généralement pas après la puberté, mais il peut arriver que ce phénomène concerne les adultes.

Qu’est-ce que la somniloquie ?

La somniloquie est un trouble du sommeil se caractérisant par le fait de parler pendant son sommeil. Il s’agit d’une forme de parasomnie, c’est-à-dire un comportement indésirable survenant lors de l’endormissement, pendant le sommeil ou pendant la phase d’éveil.

La somniloquie intervient généralement durant la phase de sommeil lent léger. Ce stade représente la majeure partie du sommeil total. Au contraire d’un épisode de somnambulisme, qui apparaît généralement au cours de la phase de sommeil profond.

Quels sont les symptômes ?

« C’est tout simplement le fait de parler en dormant », répond le Dr Jérôme Pinot, pneumologue et médecin du sommeil à Paris.

Selon l’intensité de la somniloquie, les paroles peuvent se caractériser par de simples murmures inintelligibles jusqu’à des phrases cohérentes et complètes, voire des conversations, indique le Dr Jérôme Pinot, pneumologue et médecin du sommeil à Paris, co-fondateur de Somnology, l’Institut des Troubles du Sommeil.

Somniloque ou somnambule ?

Le somnambulisme se traduit généralement par une déambulation nocturne, des mouvements, tandis que la somniloquie se traduit le plus souvent par des paroles. La personne somniloque ne se lève pas comme les somnambules et surtout, son sommeil n’est pas affecté. Elle bénéficie d’une durée du sommeil normale et ne souffre pas d’éveils nocturnes. Lorsqu’elle est associée au somnambulisme, la somniloquie devient un symptôme de cette parasomnie très commune.

En vidéo : est-il mauvais de réveiller un somnambule ?

Pourquoi parle-t-on dans son sommeil la nuit ?

« Il est encore difficile d’expliquer ces comportements, mais il s’agirait d’une levée de l’inhibition durant le sommeil », explique le Dr Pinot.

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En effet, lorsque nous dormons, et par exemple lors de la phase de sommeil paradoxal, le cerveau inhibe le système moteur, ce qui rend le dormeur ou la dormeuse complètement immobile. Si les causes de cette levée d’inhibition ne sont pas encore réellement expliquées, elles pourraient être à l’origine de la somniloquie.

Il existe évidemment des facteurs qui favorisent les épisodes de somnambulisme et de somniloquie, tels que le manque de sommeil, une période de stress ou d’anxiété.

« La somniloquie peut également être associée à un trouble du sommeil », indique le Dr Pinot. Il peut s’agir du somnambulisme, de l’apnée du sommeil, des terreurs nocturnes…

Est-ce normal de parler en dormant ? Que faut-il faire ?

À la différence des ronflements, ou d’autres troubles du sommeil, la somniloquie n’est pas vraiment considérée comme une affection qu’il faut « soigner », car elle n’entraîne pas de gêne ou de souffrance particulière chez le dormeur. La plupart des gens ont déjà parlé en dormant. Dans la très grande majorité des cas, la somniloquie n’a pas de caractère pathologique.

Il est toutefois possible d’atténuer les épisodes en évitant les facteurs aggravants (stress, consommation de produits stimulants comme le café ou l’alcool pour les adultes…). Pour mieux gérer son stress, il est possible d’avoir recours à certaines méthodes de relaxation avant de dormir comme la sophrologie, la respiration, la méditation, la visualisation…

Il faut également créer de meilleures habitudes de sommeil, si ce n’est pas encore le cas. « On a constaté que la mise en place d’une bonne hygiène de sommeil était associée à une baisse des épisodes de somniloquie », poursuit le Dr Pinot : se coucher à des heures régulières, dormir suffisamment et dans des conditions idéales, éviter les écrans avant de dormir…

Adulte ou enfant, dans quels cas faut-il consulter ?

Toutefois, lorsque les épisodes se répètent très souvent ou bien perdurentà l’âge adulte, cela peut traduire un stress qu’il faut comprendre. Un accompagnement psychologique peut être d’une aide précieuse.

En définitive, la somniloquie peut être beaucoup plus contraignante pour les partenaires de lit ou les personnes qui partagent la chambre du somniloque. « Certaines personnes peuvent d’ailleurs ressentir une gêne vis-à-vis de leur somniloquie », ajoute le Dr Pinot. « Elles ont peur de parler en dormant lorsqu’elles partent en vacances avec des amis, si elles ont un nouveau ou une nouvelle conjoint(e)… cela peut engendrer un stress qui va aggraver le trouble ». Dans ce cas, il est conseillé de consulter un(e) professionnel (le) de santé.

C’est également le cas si les somniloquies ont des conséquences sur la qualité du sommeil et que des somnolences apparaissent : il est alors souhaitable de prendre rendez-vous chez un médecin du sommeil afin de vérifier si des apnées du sommeil ou un trouble du sommeil associé ne peuvent pas en être la cause.Sources

Entretien avec le Dr Jérôme Pinot, pneumologue et médecin du sommeil à Paris, co-fondateur de Somnology, l’Institut des Troubles du Sommeil.


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